Au départ l’atelier de Montrouge : 4 jeunes architectes dans leur trentaine au milieu des années 50, fascinés par le mouvement moderne de Le Corbusier, élèves d’une même classe de Louis Arretche (fils spirituel de Le Corbusier) qui les a repérés à l’ Ecole de beaux arts où il enseignait...
Convaincus qu’une conscience sociale doit diriger l’urbanisme collectif, notamment au bord des côtes méditerranéennes qui commencaient à être envahies d’un urbanisme de mauvaise qualité ( comme en Espagne et Italie après le boom des congés payés dans les années 40...), leur architecture est engagée et novatrice.
A la fois dans son concept : inspiré d’architecture modulaire fleurissant sur une trame, en rupture (très en avance sur leur temps) avec le dogme d’un choix irrémédiable entre soit l’immeuble soit le logement individuel.
Et dans son processus : pluridisciplinarité des corps de métiers intervenant pour une qualité durable (béton, bois, pierres et terre cuites, aération naturelle etc...) auquel le temps donnera raison. Notre villa reste à 90% en l’état d’origine, un état remarquable après plus de 50 ans face à la mer corrosive, les vents d’hiver redoutables, et le soleil d’été impitoyable....
1960 : La construction commence, le projet "Village Camarat" est lancé par Simone Volterra, propriétaire du Château et du domaine, avec la réalisation de ce premier village très novateur pour son époque... (Ce sera le seul village construit par rapport au projet initial des 5 villages).
Fascination corbuséenne pour le principe de la voûte catalane, les déports de structure dans le vide, la primauté des vues, la simplicité des volumes, le choix de matériaux bruts et authentiques.
L’ensemble est "vernaculaire" c’est à dire propre au lieu, et basée sur les matériaux locaux à l’ancienne, soit un code esthétique unique inspiré d’urbanisme sud méditerranéen africain, certes non provençal mais plutôt hellénique et donc résolument tourné vers la Méditerranée d’Ulysse
Nous avons d’ailleurs baptisé notre villa "Santorin" ...
Nouveau modèle d’habitat social, respectueux de l’environnement, résolument moderne un demi- siècle plus tard , sans voiture, avec 5 places de villages pour une convivialité sans excès pour les enfants et des abords communs plantés de figuiers, de citronniers et de palmiers, il apporte un nouveau mode relationnel de vacances. Calme mais sans solitude, proximité mais sans dépendance visuelle, convivialité sans oubli du respect absolu du repos des autres... On invite ou on prévient, si on se laisse aller à une soirée joyeuse sur nos terrasses ! C’est un art de vivre dans un cadre exceptionnel.
Denis et Patricia